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Saveurs de Famille
17 janvier 2012

2012 l'année locavore

J'aime faire des résolutions chaque année en début d'année mais je ne choisis jamais des défis comme faire de l'exercice 3 fois par semaine, plus jamais manger de chocolat, etc. Je ne tiendrais pas tout simplement parce que ce genre de résolution ne me parle pas du tout. Les idées qui me parlent le plus ont toujours avoir avec notre qualité de vie dans cette maison et sur cette terre. Les années passées j'ai choisi de rendre notre maison plus vivable en se débarrassant des jouets, vêtements, CHOSES qui ne servaient à rien ou qui étaient en trop. Et ça a fait du BIEN! Les chambres des enfants ne sont pas remplies de jouets en plastique (ils en ont, mais pas des tonnes), les placards sont gérables, certains tiroirs sont vides. On voit plus clair. Je profite des mois de janvier et février pour vider les placards et le congélateur afin de faire des économies. Une année j'ai calculé que j'avais économisé 600 €!
Cette année c'est un défi un peu plus poussé. Cet hiver j'ai lu le livre "The 100 Mile Diet", le récit d'un couple de Vancouver au Canada (ma ville de naissance) qui se sont donnés le défi de manger que des aliments qui venaient de maximum 100 miles (environ 160 km) autour de leur maison. Connaissant donc l'endroit, j'ai trouvé la démarche assez fascinante et je me suis régalée à le lire. Mais combien de fois, en lisant, je me suis dit, Ha! Ici, nous avons tel ou tel producteur qui vend ça! La farine, pas de problème, il y en a dans l'Aude. Poisson? J'ai le congélateur rempli de truites sauvages de rivière, sanglier et biche. Les oeufs, le fromage,les fruits, les légumes. Éleveurs de vaches, agneaux, cochons. Et là, je me suis dit,

                                            Mais c'est NOUS qui devrions devenir locavores!!!!!!

J’achetais déjà beaucoup de produits locaux, mais je savais très bien que ce n'était pas assez. J'en ai parlé avec mon mari et il était partant. Il est sympa, mon mari, car il est toujours partant pour mes idées hors commun. Mais en fait, il s'en fous, tant qu'il y a à manger. Alors c'est UN AN de produits locaux!

Alors on a dressé une liste de règles. Mon mari boit du café, moi du thé et on fait des gâteaux (sucre et chocolat). On a donc décidé d'accorder une permission spéciale pour certains produits. Ils peuvent venir de loin, mais ils doivent être d'une commerce équitable. On n'a pas beaucoup de céréales ici, non plus, alors on a augmenté la distance pour ces produits là. Mais viande, fruits et légumes doivent venir de maximum 100km. Voici la liste:

Monde : café, thé, sucre et chocolat

France : lait, beurre, fromage blanc (en essayant le plus que possible d'aller à la ferme près de chez nous)

300 km : céréales, roquefort (car une année sans roquefort c'est triste quand même!)

100km : farine, fruits, légumes, viande, volaille et poisson

On a le droit de consommer bien évidemment tout ce qui se trouve dans nos placards et qui vient de loin. Alors petit à petit ils se vident.

Ça ne fait que trois semaines mais j'ai déjà de nouvelles habitudes. Je vais au marché tous les mardis et je choisis les producteurs locaux. Il faut poser des questions car ce n'est pas toujours évident de savoir la provenance des produits. Il y a un producteur qui vend ce qu'il fait pousser chez lui, mais de temps il vend des produits d'ailleurs. Il faut toujours demander! Ce qui est un peu pénible en fait.


Mais j'ai appris pas mal de choses:

1. Je ne pensais pas trouver des agrumes locaux car même si elles poussent ici, très peu de producteurs en vendent. Même au biocoop, elles viennent de l'Espagne. Mais une dame qui vend des kiwis, vend aussi ses citrons, clémentines et bergamotes.

2. Contraire au supermarché, on ne peut pas compter sur la présence de ces produits. L'offre dépend de la récolte et la météo. S'il n'y en a plus, il n'y en a plus. Cette semaine, la dame qui vendait de très bons brocolis, n'en avait plus. Mince. Mais elle m'en a promis pour la semaine prochaine.

3. Le lait local est un lait cru de la ferme Callola alors je peux en commander pour le samedi mais comme ça ne reste bon que maximum 4 jours depuis le trait, il faut que j'aille en chercher le mercredi aussi. C'est donc toute une organisation. Mais son lait, entier et cru est extrêmement BON et les enfants le réclament tout le temps.

4. J'ai du étudier l'offre de viande en grande quantité car acheter un morceau par ci par là n'est pas rentable. La viande des producteur locaux est de très bonne qualité et donc forcément plus chère que dans un supermarché. On en mange moins et il n'y a pas de gaspillage! J'ai acheté un poulet de 2,3 kilos qui a coûté 19€ et elle a fait deux repas pour la famille et deux repas pour moi seule. Je l'ai découpé, pris les morceaux nobles pour faire un ragoût avec plein de légumes, et les autres morceaux pour faire un bouillon d'abord puis une garbure avec la viande, le bouillon et plein de légumes. Il y a eu deux fois des restes pour mon repas de midi. Donc, finalement, ce poulet "cher" nous a nourris bien plus qu'un petit poulet fermier de supermarché!

DSC_0031

                                                                         (15 kilos de porc fermier bio)

5. Il faut accepter de ne pas avoir un choix énorme de produits. En hiver, il y a de très bons fromages, mais pas énormément de choix. Tomme de vache de Sophie, brebis de St. Michel de Cuxa et plusieurs choix de chèvre. Mais ça nous suffit largement. Il y a juste le bleu que je prends de plus loin. On ne mange pas de tomates, aubergines, courgettes, etc mais de toute façon je n'en mangeais pas l'hiver. Alors il faut être créatif avec les choux, les légumes racines, les salades, les courges. Mais ce que je vis déjà depuis quelques année, c'est la joie de retrouver des produits qu'on n'a pas mangé depuis des mois. Les premiers petits pois, la rhubarbe, les fraises, les fruits d'été et bien sûr le retour de BONNES tomates (pas les premières beurk). Si on avait ces produits toute l'année, on les apprécierait pas autant. Et je pars du principe que les produits sont en saison à un certain moment pour une raison. L'hiver il faut de la vitamine C est c'est justement le moment où on trouve tous les agrumes!

6. On ne mange plus rien avec des additifs, conservateurs, etc. Ce n'était pas trop le cas de toute façon, mais du coup, on ne peux rien acheter qui a subi une transformation. A part du pâté, ou un super bon magret séché, tout est en état brut.

7. Il faut se mettre à faire beaucoup de choses soit même! Pain, gâteaux, pâte à tarte, etc. Bon, tous ceux qui me connaissent savent que j'aime faire tout ça de toute façon. MAIS, avant, quand j'étais occupée, ça m'arrivais d'acheter de ces choses. Je ne peux plus le faire. Je fais donc des pains en trop que je mets au congélateur, je fais deux tartes au lieu d'une seule afin d'en mettre une au congélateur. Je fais plein de biscuits le dimanche pour la semaine parce que je dois fournir le goûter d'école des enfants.

DSC_0012

8. Il faut faire plus de recettes en double et des conserves afin d'avoir des repas rapides ou faciles quand on est occupés ou rien au frigo.

conserves

8. Et probablement ce qui m'a le plus surprise, les enfants sont très ouverts et même s'ils restent assez difficiles pour certains types d'aliments, je trouve qu'ils mangent beaucoup mieux. Ils aiment les aliments simples et comme tout est de très bonne qualité, les enfants aiment plus de choses. Et puis je les amène avec moi faire certains achats et le fait de voir d'où viennent les produits, ils se sentent plus impliqués et lors du repas, ils en parlent.

9. Le jardin potager va être hyper important cette année. L'année dernière on a fait l'expérience et on a bien vu que notre potager peut nous nourrir. Alors je réfléchis déjà ce que je vais semer afin de produire un maximum de légumes et faire des conserves aussi.

Margot veggies

10. Même si les produits sont plus chers qu'au super marché, je dépense beaucoup moins car j'achète moins de choses. Bizarre, mais c'est ce que je constate jusqu'à présent. Et aussi, comme il n'y a quasi rien que je peux acheter au supermarché, les produits de nettoyage que j'y achetais, je les prends au biocoop ou je me suis mise à faire moi même (lessive par exemple).

C'est certainement pas tout, mais je reviendrai sur le sujet. Je viens de recevoir les 15 kilos de porce fermier bio et ce soir ce sera un bon rôti!

                                                                                   Bon weekend à tous!

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Commentaires
E
Et bien,je ne savais pas que nous étions aussi locavore ( a 75% environ) nous avons commencer cela en début d'année aussi,nous achetons la viande et légume bio directement des cultivateurs/fermiers, donc l'hiver nous avons droit au légumes et fruits de conservation ( puisque je suis dans un pays nordique) ,pour le lait ,au Québec la lois interdit la vente de lait directement des producteurs,pire encore,ici il existe les cota,donc ca veux dire que quand ils ont atteint leur limites,le restant de lait est jeter directement au poubelle (moi quand je pense que des gens meurent de faim,j'en reviend pas) Au final,votre site,je tombe de plus en plus en amour avec lui. Merci de tout ses idées et conseils!!!
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B
je conserve 6-7 jours mon lait cru au frigo, sans souci et il ne rancit pas!<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour votre blog! il me donne envie de ma lancer dans le "plus de sucre"
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J
Si on fait bouillir le lait, oui, elle restera bon plus longtemps. Mais je ne le fais pas parce que je VEUX qu'il soit cru, avec toutes les bonnes choses dedans et pas mort, stérilisé. Je vais le chercher deux fois par semaine, trois bouteilles. J'achète du lait entier pasteurisé pour les préparations où le lait est bouilli ou cuit.
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S
bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> pour le lait,moi ils m'ont dit :3 jours après la traite puis il faut le faire bouillir et il se conserve encore 3 jours de plus!
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J
La semaine dernière j'ai discuté avec un couple d'Angleterre et ils ont dit pareil. Quasi impossible de le faire à 100% là-bas. Mais mon amie à côté de Paris m'a dit pareil. Plus facile que chez toi, mais plus difficile que chez moi. Mais c'est pour cela que je trouvais que c'était important d'aller découvrir les richesses de ma région. On a tellement de choses et j'en trouve régulièrement. Ce qui vaut le coût à explorer c'est la possibilité de commander de la viande en gros. En général il peuvent livrer. Pareil pour les fromages à pâte dure. Je suis abonnée à la revue Good Food anglais et ils parlent souvent des producteurs anglais et leur fonctionnement. Merci pour ton témoignage!
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